Série " Nos Alumni s'engagent ! "

Baptiste Garnier et Tanguy Poudret, deux anciens étudiants du Master Commerce International à l'IAE de Pau-Bayonne, ont créé en 2023 Kashgar Artisanat. À travers ce projet, les deux amis mettent en avant les savoir-faire artisanaux d'Asie Centrale et permettent aux femmes du Kirghizistan de bénéficier d'un emploi stable à l'année.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? De quelles formations de l'IAE Pau-Bayonne êtes-vous diplômés ? Quels ont été vos parcours professionnels jusqu'ici ?

Kashgar Artisanat est porté par deux diplômés du Master Commerce International de l’IAE Pau Bayonne, du Campus de Bayonne, promo 2017 : Tanguy, 26 ans, a commencé ses études par un DUT gestion des entreprises à Angers de 2014 à 2016. Puis il est parti un an en voyage en Asie du Sud Est en commençant par une traversée de l'Europe en stop. Baptiste, 27 ans, DUT techniques de commercialisation à Sceaux de 2014 à 2016, puis service civique en Macédoine du Nord en 2016-2017. Ensuite nous nous sommes rencontrés pendant notre Master Commerce International à entre 2017 et 2021. Nous sommes partis ensemble lors de notre semestre d'échange en Afrique du Sud en 2020. Après le Master, Tanguy a travaillé en tant que Business Analyst à Francfort puis à Turin, jusqu'en Octobre 2022. Baptiste a travaillé en tant que commercial export pour une société d'emballages écologiques pour la restauration, qu'il a quitté en juillet 2022 pour se concentrer sur ce projet commun. En Novembre 2022 nous avons commencé un D2E (Diplôme d'étudiant-entrepeneur) avec le pépite Hesam Entreprendre afin de lancer concrètement Kashgar Artisanat.

Parlez-nous un peu de votre activité Kashgar Artisanat. Comment avez-vous eu l'idée de cette activité ? Quelles sont vos missions ? Que proposez-vous ? Vous pouvez présenter ici librement votre activité…

 Kashgar Artisanat met en avant les savoir-faire artisanaux d’Asie centrale dans la décoration d’intérieur. Nous proposons des tapis en feutre de laine du Kirghizistan aux motifs colorés inspirés des motifs traditionnels de la communauté nomade kirghize. Ces tapis sont des créations en feutre de laine, que l’on appelle traditionnellement "Shyrdak". Leur design et leurs coloris originaux apportent une nouveauté dans la décoration d’intérieur, et le feutre crée une atmosphère réconfortante unique.

Le projet est né d'une rencontre avec l’artisane principale du projet au Kirghizistan en septembre 2022. Au cours d’un voyage solo et au hasard d’une rencontre, Baptiste a découvert l’atelier et fut dans un premier temps touché par l’implication et le dynamisme de l’artisane dans son activité. Ensuite, nous avons discuté longuement sur WhatsApp les semaines après la rencontre, et nous sommes retournés au Kirghizistan en mai 2023, cette fois-ci accompagné de Tanguy. En découvrant l’ensemble des tapis en feutre de laine qu’elle pouvait proposer, ainsi que sa motivation à concrétiser un projet avec nous, nous avons décidé de consacrer nos efforts au lancement de ce partenariat. Notre mission principale est de valoriser l’artisanat de cet endroit peu médiatisé en introduisant ces créations dans la décoration d’intérieur en France.

A travers votre activité, comment vous engagez-vous en matière de RSE ? Pourquoi est-ce important pour vous de vous engager dans cette mission ? Vous pouvez parler ici de la dimension durable et sociale de votre activité…

Notre objectif principal est d'avoir une utilité sociale. Aujourd’hui, les tapis sont conçus entre l'automne et le printemps pour être vendus principalement en juillet/août. Les femmes artisans travaillent ainsi périodiquement, et sur l'ensemble de l'année, leur quotidien est majoritairement consacré à la tenue de la maison et à l’éducation des enfants, tandis que le mari travaille en général sans compter ses heures et subvient en grande majorité aux besoins financiers de la famille. Ainsi, grâce à des ventes réparties sur toute l’année, nous souhaitons permettre aux femmes de cet atelier au Kirghizistan de bénéficier d'un emploi stable tout au long de l'année. Le travail peut également être effectué en grande majorité depuis la maison, ce qui permet de maintenir un équilibre familial, car les femmes peuvent garder un œil sur les enfants et les tâches quotidiennes. À travers une activité et un salaire régulier, nous souhaitons contribuer à l'émancipation de la femme au Kirghizistan. Le travail artisanal qu'elles font et le savoir-faire qu’elles détiennent méritent une reconnaissance. Nous mettons en avant ces femmes comme des créatrices, leur travail unique étant un artisanat à petite échelle qu'il est important de valoriser, venant d'un pays si peu médiatisé.

Ensuite, nous avons un objectif de développement durable : de la tonte des moutons aux finitions de coutures, tout est produit dans un rayon de quelques kilomètres autour du village au Kirghizistan. Dans la continuité de notre développement, nous souhaitons mettre en place un système de collecte de fonds qui permette à l’atelier de financer des projets tels que la réutilisation de l’eau utilisée pour bouillir la laine lors du feutrage, par exemple.

Auriez-vous un conseil ou un mot pour les étudiants et les alumni qui souhaiteraient, à travers leurs vies professionnelles ou personnelles, s'engager davantage dans des projets à impact ? Cela peut être un conseil, une citation, une inspiration…

 Je conseillerais à toute personne qui souhaite créer un projet à impact d'essayer d'isoler ce que sa propre personne peut apporter à une problématique sociale ou environnementale. À travers notre histoire et nos valeurs, nous avons chacun quelque chose de nouveau à apporter pour faire évoluer différentes opinions ou manières de consommer, et pour porter un projet qui nous ressemble. Kashgar Artisanat est un projet qui nous ressemble car il explore une culture et un artisanat méconnu en Europe, mettant en avant d'autres personnes : ces femmes-artisans du Kirghizistan.

Envie d'en savoir plus sur Kashgar Artisanat ?

https://kashgarartisanat.com/