Sébastien Marque, fondateur de l’entreprise Horiana, CEO de la filiale américaine
En 1993, Sébastien Marque intègre l’IUT Statistique et Traitement Informatique des Données (STID) de Pau. Il poursuit en licence et maîtrise de Mathématiques Appliquées et Sciences Sociales à l’UPPA. Puis se spécialise en biostatistique appliquée à la santé à l’université de Bordeaux, en DEA puis en thèse. En 2020, il crée Horiana, une entreprise de conseil, dédiée à l’analyse des données de santé, en France et aux États-Unis.
Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes de votre cursus ?
Mon cursus démarre par un bac scientifique obtenu à 17 ans, ce qui a largement influencé le choix de Pau pour le début de mes études supérieures. J’étais très jeune et je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Toutefois, j’avais une vraie passion pour les mathématiques et les statistiques. Ma grand-mère, qui travaillait à l’UPPA, m’a parlé de l’IUT Statistique et Traitement Informatique des Données (STID) de Pau. Un excellent compromis : la matière m’intéressait et je restais près de ma famille originaire du Nord Béarn. J’ai rempli un dossier dans la perspective de faire des études courtes pour travailler rapidement… Rien ne s’est passé comme je l’imaginais.
Durant ces deux années de DUT, j’ai beaucoup discuté avec Celestin Kokonendji, à l’époque maître de conférences, qui a été déterminant dans mon parcours. C’est lui qui m’a incité à poursuivre mes études après l’IUT et m’a orienté vers la licence et la maîtrise Mathématiques Appliquées et Sciences Sociales de l’UPPA. Et à l’issue de cette étape, c’est lui encore qui m’a dirigé vers l’université de Bordeaux où j’ai obtenu un DEA en biostatistiques puis une thèse (2003) durant laquelle j’ai construit un modèle statistique pour traiter les données de mortalité cardiovasculaire. Je dois beaucoup à cet enseignant qui m’a aidé à trouver ma voie et m’a amené à faire des études longues.
Votre thèse en poche, comment s’est passée votre insertion professionnelle ?
Mes travaux de thèse ont été déterminants, j’ai compris que je préférais la recherche appliquée à la recherche fondamentale. Je voulais répondre à des problématiques, apporter des solutions concrètes. J’ai travaillé successivement dans deux sociétés prestataires qui réalisaient des études biostatistiques à destination des acteurs de la santé, en tant que statisticien, puis responsable statistiques.
Après ces cinq années d’expérience, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le groupe Danone qui créait un département de recherches cliniques sur les aliments fonctionnels. J’étais directeur R&D en charge de la biostatistique au périmètre monde. Ces expériences m’ont confirmé la qualité des formations suivies tant à l’UPPA qu’à l’université de Bordeaux. Et m’ont aussi donné envie de créer mon entreprise, toujours dans le conseil et l’analyse statistique des données de santé. Un marché qui ne cesse de croître, marqué ces dernières années par l’évolution de l’informatique et de la puissance de calcul, demain par l’émergence de l’IA. C’est aussi ce que j’aime dans ce métier, il faut en permanence continuer à se former pour garder une longueur d’avance.
En 2013, j’ai créé Capionis à Bordeaux, une belle occasion de quitter Paris avec ma famille. Je l’ai revendue en 2019 alors qu’elle comptait déjà un effectif d’une vingtaine de personnes. Un an plus tard, j’ai lancé un autre projet, Horiana, cette fois avec des associés ayant des compétences complémentaires des miennes.
Aujourd’hui, nous sommes une quarantaine de salariés, il y a trois ans, nous avons ouvert une filiale en Californie pour travailler sur les données de santé aux Etats-Unis, soit un échantillon de plus de 350 millions de patients. J’ai fait le choix de déménager en famille dans la baie de San Francisco.
Deux ou trois mots que vous associez spontanément à l’UPPA ?
La taille humaine de l’université, la vie sur le campus était très agréable et les enseignants de l’IUT à l’écoute de chaque étudiant. Un excellent cadre pour démarrer ses études, se loger et faire du sport. La qualité des enseignements et des équipements. Bien que ce soit le début de l’informatique, le parc d’ordinateurs était parfaitement dimensionné et performant. Peut-être plus accessible que dans une grande université.
Un conseil aux étudiants en début de parcours ?
S’ils ont la passion des mathématiques, qu’ils n’hésitent pas à aller en mathématiques appliquées. Tous les diplômés trouvent du travail, la filière bénéficie du plein emploi depuis de nombreuses années et l’arrivée de l’IA ne devrait pas diminuer le besoin en statisticiens. L’UPPA est un formidable tremplin après le lycée, la taille de l’université facilite l’adaptation à la vie étudiante. Et souvent les premières années, la proximité de la famille est un atout. Je leur conseillerais aussi d’échanger avec les enseignants lorsqu’ils ont un doute sur la voie à suivre. A l’UPPA, les profs ont toujours été très accessibles, c’est l’atout d’une université à taille humaine.
Propos recueillis par Florence Elman
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Licence Mathématiques et Informatique appliquée aux Sciences Sociales
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