Julie Boustingorry, cheffe de projet Pôle métropolitain Pays de Béarn
Docteure en histoire contemporaine et urbanisme, Julie Boustingorry, 44 ans, a fait toutes ses études à l’UPPA. En 2010, après une thèse sur les autoconstructeurs Castor et quelques années d’enseignement à la fac, elle rejoint la mairie de Pau en tant qu’animatrice de l’architecture et du patrimoine. En 2017, elle est détachée pour animer la démarche Pays de Béarn.
Quelles sont les grandes étapes de votre parcours universitaire ?
Originaire de Bayonne, j’ai choisi l’UPPA pour rester proche de ma famille et étudier dans une ville à taille humaine. Mon idée de départ, c’était de faire des études courtes. Je voulais préparer l’IUFM pour être professeur des écoles. L’histoire et la géographie étaient des matières que j’aimais beaucoup au lycée et la licence proposée par l’UPPA était une des rares à ne pas scinder les deux matières. En L3, juste avant le concours de l’IUFM, j’ai eu l’occasion de faire des stages d’observation en collège et lycée, mon envie d’enseigner était toujours aussi vive mais la fac m’a aussi mise sur une autre voie que je n’imaginais pas, celle de la recherche. Une vraie découverte qui a fait pencher la balance et m’a incitée à poursuivre une maîtrise d’histoire-géographie à l’UPPA. C’est un enseignant qui m’a poussée… Et puis aussi ma famille qui habitait dans une maison Castor à Bayonne. Un sujet de mémoire tout trouvé sur lequel il n'y avait quasiment pas d’archives. J’ai dû interroger des témoins, ce qui était nouveau à l’époque pour une recherche historique, développer ma propre méthode pour analyser ce matériel et rester objective. L’UPPA m’a laissé beaucoup de liberté sur le sujet et m’a aussi donné de formidables opportunités d’ouverture. J’ai pu suivre des séminaires à la Sorbonne ou à l’Institut de Géoarchitecture de Brest, à l’École du Louvre, aller à l’Université de Montréal…
Que retenez-vous de ces années passées à l’UPPA ?
L’UPPA m’a aidée à grandir et m’a ouvert une voie – la recherche – à laquelle je n’avais jamais pensé. Pour la jeune étudiante que j’étais, c’était tout simplement inaccessible. Les enseignants et l’environnement ont été déterminants dans mes choix. Partie pour des études courtes et professionnalisantes, je me suis retrouvée en doctorat… À la fac, il faut savoir saisir les opportunités, c’est ce que j’ai fait tout au long de mon cursus. En fin de maîtrise, je ne savais toujours pas vers quel métier précis j’allais. Mon directeur de mémoire m’a parlé d’une nouvelle formation, le DEA Aménagement et Développement local… Une petite promo, la première année, avec des étudiants d’horizons divers, un pont entre la géographie, l’histoire et la ville… C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de poursuivre en doctorat, pour aller encore plus loin sur le sujet des auto-constructeurs Castor. En parallèle, j’ai fait toutes les formations que proposait l’École doctorale – management, communication positive, montage et gestion de projets complexes… – et j’ai accompagné des étudiants de master dans des projets de recherche-action avec des collectivités et des élus. Avant que ce soit la mode, j’ai pratiqué la médiation, une étape de « traduction » passionnante entre chercheurs et élus. Finalement, j’ai aussi réalisé mon envie d’enseigner en étant Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche (A.T.E.R.) à l’UPPA pendant mon doctorat et les deux années qui ont suivi. Une très belle expérience.
Ce doctorat a-t-il facilité votre insertion professionnelle ?
Oui, tout à fait. J’ai été sollicitée par la Mairie de Pau alors que j’étais enseignante en master Patrimoine. J’avais travaillé avec les étudiants sur la structuration d’une politique culturelle et patrimoniale de la ville. Notre projet a séduit la maire de l’époque, Martine Lignères-Cassou, qui m’a demandé de rejoindre la collectivité. Nous avons monté un post-doc très opérationnel qui avait pour objectif de définir la stratégie patrimoniale de la ville sur les volets culturel et architectural. Dans la foulée, j’ai passé le concours d’animatrice de l’architecture et du patrimoine, ce qui m’a permis d’être titularisée. Après des années de recherche assez solitaire, j’ai découvert la force du collectif et j’ai vraiment apprécié le travail en équipe. Les missions se sont enchaînées : la candidature Ville d’Art et d’Histoire puis en 2017 le détachement pour l’animation du Pôle Pays de Béarn.
Deux ou trois mots que vous associez spontanément à l’UPPA ?
Liberté – Réussite - Humanité
Un conseil aux étudiant·es de l’UPPA en début de cursus ?
Je voudrais dire aux jeunes qu’un diplôme n’est que ce que l’on en fait. Il faut aller vers les matières que l’on aime et ne pas écouter ceux qui disent que l’histoire et la géographie ne mènent qu’au CAPES. C’est totalement faux ! Au contraire, ce sont des disciplines fondamentales pour apprendre à réfléchir et développer un esprit critique. Elles ouvrent de nombreuses portes.
Propos recueillis par Florence Elman
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