En 2021, Julien Khoury, ingénieur génie civil au Liban, décide de reprendre ses études. Il s’inscrit en master 2 Génie Civil-Mécanique et Physique des Milieux Poreux (MPPM) à l’UPPA et obtient une bourse de la région Nouvelle-Aquitaine. L’année suivante, il se lance dans une thèse sur la modélisation des matériaux quasi-fragiles, financée par le programme EDENE (European doctoral program in Energy and Environment).
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mon parcours est atypique. J’ai fait des études d’ingénieur au Liban puis j’ai travaillé pendant plus de sept ans dans le domaine du génie civil et de la conception de bâtiments. Lorsque j’ai démarré mes études, j’avais en tête de faire un doctorat et de la recherche, mais les circonstances m’ont conduit à privilégier une insertion rapide dans le monde professionnel. En 2021, à presque 30 ans, mon envie d’aller plus loin s’est réveillée et je me suis senti capable de quitter mon pays, mes amis, ma famille pour poursuivre mes études à l’étranger. En faisant des recherches sur internet, j’ai repéré le M2 Génie Civil-Mécanique et Physique des Milieux Poreux (MPPM) de l’UPPA. Un cursus international tourné vers la recherche sur les matériaux complexes qui me semblait être un excellent tremplin pour accéder ensuite au doctorat. J’ai contacté la responsable qui m’a parlé d’une bourse proposée par la région Nouvelle-Aquitaine et m’a incité à déposer un dossier.
Quels souvenirs avez-vous de votre arrivée sur le campus d’Anglet ?
J’ai été agréablement surpris par l’accueil réservé aux étudiants étrangers avec un International Welcome Desk bienveillant et efficace qui a vraiment facilité mes démarches pour trouver un logement, ouvrir un compte en banque, remplir différents formulaires administratifs… L’intégration a été assez facile bien que la langue ait été une difficulté les premières semaines. Ayant fait une grande partie de ma scolarité dans une école francophone au Liban, je comprenais parfaitement le français, mais après un cursus en génie civil en anglais et une expérience en contexte international, j’avais perdu l’habitude de le parler. Il m’a fallu six mois pour être à l’aise en français. Rapidement, je me suis inscrit dans le club ski et randonnée de la fac pour découvrir la région absolument magnifique entre mer et montagne.
En 2022, vous décidez de poursuivre en doctorat. Quels soutiens avez-vous reçu de l’UPPA ?
Le doctorat, c’était la suite logique du M2 MPPM, tourné vers la mécanique des bétons, les matériaux innovants, le stockage de CO2 dans le cadre de la transition énergétique… Mon directeur de recherche, Gilles Pijaudier-Cabot, a joué un rôle important. J’ai préparé mon sujet de thèse avec lui, il m’a aidé à mettre toutes les chances de mon côté, m’a donné des conseils qui m’ont permis d’être sélectionné dans le cadre du programme EDENE (European doctoral program in Energy and Environment). Ma thèse porte sur la modélisation des matériaux du génie civil, la création de jeux de données qui vont permettre dans le futur de limiter les essais mécaniques, l’utilisation de méthodes de calcul modernes basées sur les données pour optimiser la quantité de béton, la conception des structures et leur durée de vie. … Dans le cadre du programme EDENE, je suis accompagné par une équipe professionnelle et un business mentor qui m’ont ouvert les portes de plusieurs entreprises et m’ont permis d’enrichir mon réseau européen et international. EDENE m’a également offert une ouverture interdisciplinaire précieuse ainsi que l’opportunité de participer à plusieurs visites de sites industriels, renforçant le lien entre recherche académique et applications concrètes. Bien sûr, je pense au futur et à l’après soutenance en septembre 2025. En parallèle de la thèse, j’ai aussi le statut d’étudiant entrepreneur, je travaille sur un projet de création de cabinet de consulting dédié à la recherche sur les matériaux, le génie civil et les datas. L’école doctorale a été une formation précieuse pour tout ce qui est pitch, CV, gestion de projet et réseau entrepreneuriale.
Deux ou trois mots que vous associez spontanément à l’UPPA ?
• Opportunité, pour toutes les occasions de renforcer mes compétences offertes par l’UPPA, dont la possibilité d’étudier quelques mois aux États-Unis.
• Rigueur dans l’approche scientifique
• Ouverture internationale en master et après avec beaucoup de rencontres et de congrès en Europe et aux États-Unis.
Un conseil aux étudiants de l’UPPA en début de cursus ?
Je voudrais dire aux jeunes que rien n’est impossible, mon parcours en est la preuve. À plus de trente ans, je suis revenu sur les bancs de la fac… Il faut savoir prendre des risques et parfois prendre des chemins détournés pour atteindre ses objectifs. L’UPPA, c’est un bon choix, une université ouverte sur l’international, accueillante et dotée de laboratoires de recherche de pointe.
Propos recueillis par Florence Elman
Programme EDENE :
Le programme doctoral EDENE, financé par l’initiative européenne H2020 Marie Curie COFUND, a pour ambition de former des chercheurs internationaux dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. En privilégiant une approche interdisciplinaire, intersectorielle et internationale, il contribue à renforcer l'impact de la recherche sur ces enjeux majeurs. Entre 2021 et 2026, 30 doctorants internationaux à fort potentiel ont été recrutés, apportant une réelle valeur ajoutée à l’innovation scientifique et technologique dans ces domaines stratégiques.
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Laboratoire des Fluides Complexes et de leurs Réservoirs de l’UPPA Masters en anglais de l’UPPA
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