Léa Bartet, assistante sociale au Centre Hospitalier de Pau

En 2008, Léa Bartet décide de reprendre ses études. Elle valide à l’UPPA l'équivalence du bac dans le cadre du Diplôme d’Accès aux Études Universitaires (DAEU) de l’UPPA, puis obtient le diplôme d'état d'Assistante de service social et une licence Administration Économique et Sociale (AES). Aujourd’hui, elle est assistante sociale à mi-temps pour deux services du Centre Hospitalier de Pau : le Pôle Mère-Enfant et la Maison des Femmes-Santé. 

Votre parcours est atypique. Quelles en sont les grandes étapes ? 

Au lycée, j’ai été orientée vers un bac professionnel Accompagnement, Soins et Services à la personne qui ne me convenait pas. J’ai demandé à changer de filière pour passer un bac SPVL (Service de Proximité et de Vie Locale) et ensuite faire des études pour devenir travailleur social. L’établissement a refusé cette réorientation, du coup j’ai opté pour la voie professionnelle. J’ai passé mon BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) et mon permis de conduire, puis j’ai travaillé dans différentes structures – Ehpad, Protection de l’enfance… – ce qui m’a permis de valider mon intérêt pour le travail social. Dans la foulée, j’ai fait un service civique en animation. Mon choix était fait, je voulais vraiment être assistante sociale, mais pour cela il fallait le bac. Une conseillère d’orientation m’a parlé du Diplôme d’Accès aux Études Universitaires de l’UPPA sur un an. J’ai saisi cette seconde chance, la plupart des cours étaient le soir, ce qui m’a permis de continuer à travailler dans l’animation. Voilà comment je suis arrivée sur les bancs de l’UPPA à 21 ans, il fallait choisir quatre matières, j’ai pris l’histoire-géographie, l’espagnol, le français et sciences et vie de la terre (DAEU Option A-Littéraire). Peu à peu j’ai repris confiance et cette année de DAEU a été déterminante pour la suite. J’ai validé ce diplôme équivalent au bac et j’ai pu passer le diplôme d'état d'assistante de service social (ITS). En dernière année – c’était obligatoire à l'époque – j’ai suivi en parallèle les cours de la licence AES (Administration Économique et Sociale) de l’UPPA. Trois ans plus tard, j’étais diplômée. Deux mois après, j’étais recrutée en CDI par l’association AJIR (Action Jeunesse Innovation Insertion) en tant qu’assistante sociale à la MECS du Domaine Saint-Georges à Montaut qui accueille des jeunes en difficultés. J’y suis restée deux ans et j’ai beaucoup appris. 

Quels souvenirs avez-vous du campus de Pau ? 

Au sein du DAEU, j’ai le souvenir d’une grande bienveillance, avec des enseignants qui ont su me redonner confiance en moi et valoriser mon travail. A l’issue de cette année, mon diplôme en poche, j’étais suffisamment mature pour passer les entretiens de l’ITS (Institut du Travail Social), rédiger ma lettre de motivation et monter un dossier solide. Malheureusement, la première année de licence a été pénalisée par le Covid, je n’ai pas pu faire de stage et la plupart des cours étaient en visio. Heureusement, nous étions une promo à taille humaine – moins de 50 étudiants – ce qui permettait aux profs d’être très à l’écoute. 

Le travail social, c’est vaste. Quels étaient les publics et les domaines qui vous intéressaient le plus ?

Très clairement, la protection de l’enfance, le suivi médico psycho pédagogique des enfants, l’accompagnement des familles en deuil d’un enfant qui a été le sujet de mon mémoire, les femmes victimes de violences… Ce sont les sujets que je traite, aujourd’hui, en tant qu’assistante sociale au sein de deux services du Centre Hospitalier de Pau : Pôle Mère-Enfant et la Maison des Femmes-Santé. Mon rôle est de favoriser l'amélioration des conditions de vie en soutenant les personnes dans le respect des droits fondamentaux. Je m'appuie notamment sur différentes données (sociales, économiques...) pour élaborer avec la personne un projet d'action adapté à sa situation. Le travail en réseau et de partenariat est également essentiel dans notre pratique professionnelle. Il s’agit d’accompagner chaque personne de façon globale pour trouver les meilleures solutions. Parfois, c’est frustrant car on manque toujours de moyens (places en foyer limitées, pas assez d’éducateurs spécialisés…) et on est confronté à une complexité administrative croissante qui peut ralentir l’action. Mais j’aime ce métier, j’envisage d’ailleurs de faire un master Ingénierie Sociale pour devenir chef de projet. Il s’agit de développer des partenariats et de monter des projets avec différentes structures. 

Deux ou trois mots que vous associez spontanément à l’UPPA ?

L’adaptabilité des enseignants du DAEU au niveau des étudiants – La taille humaine des promotions – La simplicité des relations entre les étudiants, les enseignants et le personnel administratif de l’UPPA. 

Un conseil aux étudiant·es en début de parcours ?

Je leur conseillerais de faire un service civique dans le domaine social. Pour avoir plus de maturité, valider véritablement son intérêt pour le métier et valoriser une première expérience. Il faut aussi qu’ils échangent avec des travailleurs sociaux qui vont leur expliquer leur métier, leur motivation, leurs frustrations… Ce n’est pas un métier facile, il faut bien se renseigner avant de se lancer. 

Propos recueillis par Florence Elman 

En savoir plus ?

Diplôme d’Accès aux Études Universitaires de l’UPPA

Diplôme d’État d’Assistante de service social